Cet article a été publié pour la première fois dans le Télécran (numéro 40/2024). Vous pouvez vous abonner ici à l'hebdomadaire.
D'innombrables figurines sont suspendues au plafond dans leur emballage en plastique et en carton, tandis que les casques de Dark Vador et de C3PO nous regardent depuis un coin et que quelques vaisseaux spatiaux sont positionnés dans l'autre. Nous sommes devant la collection Star Wars de Serge Nickels, un fan de la première heure. «Star Wars a toujours été pour moi un conte de fées: le bien contre le mal, des monstres, d'autres créatures et une princesse. Le tout avec une forte dose de science-fiction», explique Nickels. «Quel enfant ne peut pas être fasciné par cela ?»
L'homme de 52 ans collectionne les souvenirs depuis 1977, date à laquelle le premier film Star Wars est sorti au cinéma, et plus particulièrement les personnages des films de George Lucas.
Serge Nickels n'a pas vu le premier film au cinéma. Il n'avait que cinq ans à l'époque. Mais il avait vu la bande-annonce du film à la télévision et avait été enthousiasmé dès le début. Plus tard, il a pu se rattraper chez un ami. Lors de la sortie de L’Empire contre-attaque, le deuxième opus de la série, en 1980, Serge Nickels était au cinéma. Une expérience qu'il aime encore évoquer aujourd'hui et qui lui donne toujours la chair de poule.
Ses premières figurines à collectionner étaient Luke Skywalker, Han Solo et la princesse Leia. Il les possède encore aujourd'hui. Elles sont soigneusement alignées sur un mur de la petite pièce où il a installé une partie de sa collection.
Il a toutes les figurines produites entre 1977 et 1983 par l'entreprise Kenner. Certaines d'entre elles sont encore dans leur emballage d'origine et portent la signature des acteurs concernés. Certaines de ces figurines sont très rares et donc précieuses.
Par exemple, celle d'un Jawa, l'un des petits extraterrestres à la tunique brune, à la capuche et aux yeux brillants. «Non emballée, elle coûte environ 600 euros. Mais dans son emballage d'origine, elle vaut plusieurs milliers d'euros», souligne Serge Nickels.
Un grand livre est ouvert sur une étagère juste à côté de la figurine Jawa. Un livre qui, selon Serge, explique tout ce qui concerne les figurines de Kenner. «Selon l'endroit où les figurines ont été produites, il y a de petites différences. Et en cas de défaut de fabrication, ces figurines valent plusieurs fois plus.»
Rangés dans le grenier pendant des années
Après s'être enflammé pour Star Wars lorsqu'il était enfant, son intérêt pour les figurines s'est émoussé à l'adolescence. D'autres centres intérêt sont passés au premier plan. «Puis quand les films préquel sont sortis au début des années 2000 et que j'ai repris goût à Star Wars, j'ai demandé à ma mère si nous avions encore les anciennes figurines et elle m'a répondu que oui. Heureusement, mes parents n'ont rien jeté, ils les ont rangés dans des caisses au grenier. J'étais tellement content!»
Serge a donc dépoussiéré et élargi sa collection. Quelques figurines des nouveaux films sont venues s'ajouter. Il s'agit en grande partie de celles qui, emballées, sont accrochées au plafond et regardent de haut chaque visiteur de la pièce. «Je me concentre sur les anciens films et leurs produits dérivés», souligne-t-il. Après tout, son amour pour Star Wars a commencé avec ceux-ci, et tout ce qui a suivi n'a pas pu reproduire cette magie pour lui, comme pour beaucoup d'autres fans de la première heure.
Les grands modèles des vaisseaux spatiaux des films sautent aux yeux : X-Wing, TIE Fighter ou encore le Millennium Falcon. L'AT-AT, une sorte de char d'assaut à quatre pattes qui rappelle un chien dans L’Empire contre-attaque, occupe une place particulière dans le cœur de Serge.
«Je voulais déjà l'avoir quand j'étais enfant, mais mes parents ne pouvaient pas m'acheter tout ce qui existait dans Star Wars. Bien des années plus tard, j'ai dû le chercher longtemps avant de le trouver», explique-t-il.
Lire aussi :James Earl Jones, voix de Dark Vador, est mort à 93 ansComme l'explique le collectionneur, il n'était pas facile de trouver différentes figurines et modèles, surtout avant l'époque des plates-formes comme eBay. D'autant plus qu'ils devaient être complets et intacts. Mais si une pièce venait à manquer, il n’est plus aussi difficile aujourd'hui de trouver des pièces de rechange originales sur Internet. «C'est devenu beaucoup plus facile. Tu n'as plus besoin de fouiller les conventions et les marchés aux puces.»
Une relique de sa collection est un morceau de la longue chevelure de Chewbacca, provenant du costume original de 1977, encadré par une photo du personnage. Serge a acheté cet objet lors d'un des événements de célébration de Star Wars. Selon le collectionneur, le produit de la vente était destiné à une bonne cause.
Mais tout cela ne constitue qu'une partie de sa collection. Le reste - dont d'autres figurines, mais aussi de nombreux livres, des bandes dessinées ou des albums Panini - est bien emballé dans plusieurs caisses et n'attend plus que la nouvelle maison dans laquelle lui et sa famille vont déménager. Il y disposera alors d'une grande pièce où sa collection sera mieux mise en valeur.
700 dollars américains pour un autographe de Harrison Ford
Lorsque Serge a commencé à assister à des événements Star Wars et à entrer en contact avec des acteurs, il a aussi collectionné des autographes en plus des figurines.
«La première convention Star Wars à laquelle j'ai assisté était en Floride en 2012. Un autographe d'acteurs qui avaient des petits rôles secondaires coûtait à l'époque environ 25 dollars américains. Un autographe de Mark Hamill, qui jouait Luke Skywalker, coûtait alors entre 80 et 100 dollars. Aujourd'hui, c'est une bonne affaire.» Actuellement, il faut débourser au moins 400 dollars pour en obtenir un.
Harrison Ford lui-même ne signe jamais d'autographes lors des événements Star Wars, mais il est possible de demander des autographes par l'intermédiaire d'une entreprise, ce qui peut coûter 700 dollars.
«Avec une dédicace, c'est directement le double», souligne Serge. Il regrette que ce soit devenu une véritable course à l'argent. Il n'a pas d'autographe de James Earl Jones, la voix de Dark Vador, qui vient de mourir. Quelques-uns des autographes qu'il a collectionnés au fil des ans sont encadrés et accrochés aux murs derrière des vitres. Par exemple, celui d'Alec Guinness, qui jouait Obi-Wan Kenobi dans le film de 1977.
La popularité croissante de la marque au cours des douze dernières années montre à quel point les autographes des stars de Star Wars sont devenus chers. En 2012, Disney a racheté Lucasfilm et donc Star Wars pour environ quatre milliards de dollars.
Depuis, la série s’est étoffée. «Lorsque j'ai appris le rachat par Disney, j'ai d'abord été heureux, car cela signifiait qu'il allait enfin se passer à nouveau quelque chose. Ce fut le cas, mais le produit final ne m'a pas plu autant que je l'avais imaginé», regrette le collectionneur.
Personnalisation de la figurine du collectionneur
L'ampleur de la passion de Serge Nickels pour Star Wars s’illustre également par le fait qu'il est le fondateur et le président du Luxembourg Star Wars Collectors Club, qui existe depuis 2011. Le club est notamment présent lors d'événements tels que Luxcon ou encore "Power of the Force" à Cologne, où les membres montrent quelques-unes de leurs pièces et échangent avec des personnes partageant la même passion.
En outre, Serge est membre de la 501th Luxembourg Garrison, une ASBL qui fait elle-même partie de la 501th Legion, une association internationale de fans comptant plus de 14.000 membres dans le monde. La particularité de cette dernière est que ses membres se présentent dans des costumes fidèles à l'original.
L'un des casques qui trône sur l'une des étagères de Serge Nickels est une fabrication spéciale, réalisée en Argentine pour le Luxembourgeois et faisant partie de son costume de Garde Royal Impérial. Toutefois, celui-ci a été peint par un ami de Serge en Allemagne. «D'autres fournisseurs sont spécialisés dans les armes, les ceintures ou d'autres pièces. Moi-même, j'ai deux mains gauches pour ce genre de choses», explique-t-il en riant.
Il montre fièrement une figurine spécialement fabriquée pour lui, qui le représente dans son costume. «Avec le logo de la 501ᵉ légion et le numéro d'identification de mon costume», dit-il avant de montrer l'arrière sur lequel est imprimée une photo de lui. C'est ce qui le caractérise comme le fan ultime de Star Wars. Cela fait 45 ans qu'il est fidèle aux héros de la galaxie. Et Serge Nickels est certain que cela ne changera pas à l'avenir.
Cet article a été initialement publié sur le site du Luxemburger Wort.
Adaptation: Pascal Mittelberger.
cinémaLa saga Star Wars